mardi 7 mai 2019

Questionnements, amour, pouvoir et responsabilité

Quelques soucis pour comprendre ce qui se passe dans ma vie. Avancer tout de même, mais reculer quand même. Pour mieux sauter? Sauter le pas vers un autre moi, vers une autre facette de ma personnalité,... de ma réalité.

Ces derniers mois, je me questionne beaucoup sur l'avenir, sur la conscience, sur les états modifiés de conscience et sur le paradigme émergent: le paradigme post-matérialiste qui va au-delà de notre vision matérielle et physique de la vie.

Conjuguer la vision matérialiste, scientifique du monde, de notre réalité et la vision fondée sur l'idée que la conscience est à la base de toutes formes physiques. La conscience n'émerge plus du cerveau, elle y est "aux commandes".

Comment alors comprendre le monde, et y fonctionner, en conjuguant ces deux formes de pensées: la perspective matérialiste et la perspective post-matérialiste? En l'expérimentant, nous soufflent les plus grands sages.

Etre incarné dans le monde physique, bien ancré dans notre vie terrestre: dans cette matrice de matière qui nous permet de vivre nos envies et nos pensées. Etre ouvert à une autre forme d'existence, à une vie spirituelle, à une conscience qui nous permet de vivre intensément le monde physique.

Trouver cet équilibre entre une vie toute matérielle et une vie spirituelle: conjuguer les deux, les faire se marier et s'harmoniser dans une existence quotidienne qui reflète, dans toutes ses formes, les capacités qu'offre l'union, la fusion des monde terrestre et spirituel.

Vivre en conjuguant, en équilibrant, les différentes dimensions de notre être pour créer une réalité qui nous convient, dans laquelle on se sent bien et où il est possible d'à la fois évoluer sur le plan physique/matériel et le plan spirituel.

Nous sommes dans une matrice, dans un jeu où chacun est amené à jouer un rôle. L'acteur a le choix: soit suivre le scénario écrit pour lui par un autre, soit improviser et créer de toutes pièces, en pleine conscience, le scénario de sa vie.

Jusqu'à mes 34 ans, j'ai suivi et jouer, telle une bonne élève, les scénarios que ma famille, l'école et la société avec élaborés pour moi. Ces scénarios m'ont emmenée droit dans le mur! Alors, après avoir si bien joué ce qu'on me demandait, avoir tout perdu et avoir été fustigée par le système et les personnes mêmes qui m'avaient prodiguer le scénario de ma vie (qui soi-disant me permettrait d'avoir tout ce que je désirais dans ma vie et d'être heureuse), alors après ça, j'ai décidé que plus personne ne me dirait comment je devais penser et vivre ma vie. J'ai, comme diraient les habitués du développement personnel, repris le pouvoir que j'avais donné à mes proches et au système éducatif, social et culturel dans lequel je vis.

Reprendre le pouvoir, c'est reprendre sa vie en main: c'est décider de ce qu'on va faire ou pas, de ce qu'on va accepter ou pas, etc... C'est prendre la responsabilité de ses choix. Si je choisis de laisser l'autre décider à ma place de ce qui est bien pour moi, du parcours et du scénario que je dois suivre, alors, je suis responsable d'avoir donner mon pouvoir à quelqu'un d'autre.

Une des choses qui est le plus salutaire, mais certainement aussi le plus difficile à accepter, c'est que ces 34 ans de souffrance, à n'être pas moi-même et à subir les mauvais traitements que les autres pensaient que je devais suivre pour aller bien: accepter que ces 34 ans de souffrance est de ma responsabilité, parce que j'ai fait le choix de laisser d'autres personnes décider de ce qui est bien pour moi, parce que j'ai fait le choix de donner mon pouvoir à d'autres, c'est moi qui suis responsable d'avoir suivi ce scénario qui n'était pas le mien et qui m'a fait du mal. Je me suis fait du mal en faisant le choix de laisser à d'autres le pouvoir de décider ce qui serait bien pour moi.

Aujourd'hui, je l'accepte. J'accepte les choix que j'ai fait. Je me pardonne. Je pardonne à la personne que j'étais. Je sais qu'à ce moment-là, j'ai fait ce que je croyais être le mieux pour moi. J'accueille dans la plus grande bienveillance l'adolescente qui a remis son pouvoir dans les mains de sa mère, pour ne pas la blesser et surtout, pour qu'elle continue à l'aimer malgré son incapacité à être une enfant et une jeune fille "bien comme les autres". A cette adolescente que j'étais, je dis: tu as fait ce que tu pensais être le mieux pour toi. Avec le recul, tu as vu que les choix que tu as fait à ce moment-là étaient une tentative désespérée de répondre aux attentes de ta mère pour qu'elle t'accepte et t'aime.

Aujourd'hui, je pose un regard bienveillant et plein d'amour sur cette adolescente qui voulait juste que sa maman l'aime. Cette adolescente qui pensait que ce n'était qu'en étant celle que sa maman voulait qu'elle soit, qu'elle pourrait être aimé.

Je pardonne à cette adolescente qui a fait, avec ses armes du moment, les choix qu'elle pensait être le mieux pour elle. A cette adolescente, je lui dit, je t'aime, je te pardonne, merci!

Aujourd'hui, à 43 ans, j'ai compris que si je voulais m'épanouir, être heureuse et contribuer au monde, je ne devais plus jamais donner mon pouvoir à quelqu'un d'autre. On ne m'aime pas? Tant pis! Ce n'est pas pour autant que je vais faire tout ce que l'autre attend de moi pour qu'il m'aime: je ne vais pas lui donner le pouvoir sur ma vie. C'est moi qui décide de ce que j'ai envie de vivre dans cette vie. C'est moi qui décide de ce qui est bien pour moi et de ce qui ne l'est pas. Je sais que le vrai amour est celui qu'on donne sans contrepartie. Le vrai amour que donne une personne est celui qui ne demande rien en retour, qui permet d'être soi-même et de vivre une vie épanouie.

Et la peur dans tout ça? La peur, c'est ce qui nous fait donner notre pouvoir aux autres. La peur de ne pas être aimée, m'a fait faire des choix qui m'ont fait du mal et la personne pour laquelle j'ai fait ces choix, ne m'a pas aimée d'un amour pur pour autant. Elle m'aime toujours d'un amour conditionnel, d'un amour qui ne sera donné que sous certaines conditions: que si je me soumets à la vision qu'elle a de moi: que si je suis le scénario qu'elle a écrit dans cette vie pour moi et qui m'enferme dans le rôle d'un personnage que je ne suis pas.

Ne pas être aimée et être rejetée, voilà ma plus grande peur. S'en suit la peur de faire faux, de ne pas être capable de coller au scénario qui me permettrait d'être aimée!

Maintenant, je n'ai plus peur de ne pas être aimée, car je sais que même si je collais parfaitement au personnage que l'autre à construit pour moi, il ne m'aimerait de toute façon pas d'un amour vrai.

Aimer d'un amour vrai, c'est aimer la personne sans conditions. C'est aimer ses choix de vie, c'est aimer ses forces et ses faiblesses, c'est aimer sa vulnérabilité et son authenticité! Ce n'est pas aimer l'image qu'on a d'elle, c'est l'aimer vraiment elle, pour ce qu'elle est du plus profond de son être.

Pour pouvoir à son tour aimer quelqu'un, il faut s'aimer d'abord soi-même. Comment? En reprenant contact avec qui on est au fond, et en identifiant tour à tour les rôles qu'on joue dans l'espoir de coller à l'image que les autres ont d'une personne qui peut être aimée! Et c'est aussi ne pas demander à l'autre d'être et de se comporter d'une façon qui n'est pas lui: c'est l'accepter tel qu'il est sans condition. C'est l'aimer comme on s'aime soi-même.

Pour pouvoir s'aimer soi-même, il est important d'accepter et surtout d'aimer inconditionnellement la personne qui a fait de son mieux jusqu'à maintenant pour être aimée: aimer la personne qu'on a été et qui, juste dans l'espoir d'être aimée, a fait des choix qui l'ont emmenée vers une grosse souffrance et une destruction d'une ou de plusieurs parties de sa vie. Cette personne qu'on était et qui a fait ces choix, les a fait avec ses capacités du moment. Avec ses peurs, ses doutes, ses faiblesses et ses croyances du moment.

Accepter d'avoir, à ce moment, donner son pouvoir à un autre parce qu'on a fait sur le moment le choix qui nous semblait le plus juste pour nous, c'est aussi accepter qu'on a fait de notre mieux à ce moment de notre vie où on pensait que donner notre pouvoir de décision, les rênes de notre vie, à une tierce personne était ce qu'il y avait de mieux pour nous, pour être intégré dans la famille, dans le groupe ou dans la société.

Pour pouvoir aimer qui je suis, ce que je fais et ce que j'ai, j'ai compris que je devais prendre l'entière responsabilité de mes choix et que cela passait par la reprise du pouvoir que j'avais donné à l'autre sur moi. Reprendre le pouvoir, c'est faire des choix en conscience, c'est décider ce qui est bien pour soi et suivre sa voie. C'est reprendre contact avec qui on est au fond, sous ces couches de rôles et de personnages qu'on joue pour être aimé. C'est aimer l'être qu'on est sous tous ces costumes de spectacle: c'est aimer l'acteur qui sommeille en nous et non les rôles qu'il joue.

Partir à le recherche de l'acteur qui se cache derrière les rôles qu'il joue devant tout le monde, c'est aller à la rencontre de soi-même. C'est faire connaissance avec cet être, qui pour beaucoup s'est perdu en s'identifiant à ses rôles, en pensant qu'on ne l'aimerait pas si on voyait qu'il n'avait pas les pouvoirs de Superman: Superman, le rôle qu'il joue et pour lequel on le connaît au grand jour. C'est aller au fond de soi-même pour découvrir son essence pure. C'est se faire confiance, accepter ses forces et ses blessures. C'est faire confiance à la vie, en osant s'y exposer tout nu, sans artifice.

J'ai compris que tout le monde ne pouvait pas m'aimer et surtout que je ne voulais plus être aimée d'un amour sous conditions. J'ai envie qu'on m'aime pour qui je suis, avec mes forces et mes faiblesses, et non pour l'image qu'il faudrait que je donne pour paraître bien dans le cadre dans lequel une scène se joue.

J'ai décidé de participer à cette grande pièce de théâtre qu'est la vie, mais en y étant ma propre personne et plus en y jouant un scénario qu'on aurait écrit pour moi. M'incarner sur cette Terre, m'ancrer dans la matrice de la vie, tout en gardant cette connexion spirituelle et légère avec mon essence intérieure qui m'invite à vivre une vie sans limites, dans l'insouciance, la beauté et l'innocence des rêves de l'enfant.



Du fond du coeur,
Merci

© Carole, 7 mai 2019

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